lundi 17 octobre 2011

Les jours noirs

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ! Une phrase toute faite, pour une vérité aliénante ! Il est de ces anniversaires que l'on ne souhaite pas fêter, de ces journées où l'on ne souhaite que se mettre en boule, que se fermer au bruit ambiant du monde pour ne plus entendre que le ressac de son propre chagrin ! Il est de ces jours où l'on sent si profondément, si concrètement, l'absence de ceux qui sont partis trop vite...

On respire mais on a oublié leur odeur, on entend mais on a oublié le son de leur voix, on regarde mais on a oublié leur image ! Ne reste plus en tête qu'une image floue, une vieille photo vue et revue sur un coin de meuble ! C'est l'absence qui a bien fait son boulot, qui a bien grignoté ce qu'elle devait grignoter ! Elle a lentement mais sûrement grignoté les morceaux concrets qui restaient en nous pour ne plus y laisser qu'un vide froid et morne !
Les années passent, les anniversaires défilent, sans ballon ni bougies ! Le temps s'acquitte de sa tâche, adoucit au quotidien le manque de l'être cher ! Le temps, ami, gomme les mauvais souvenirs et ne laisse affleurer au creux de la mémoire que les moments drôles, les moments de vie, les moments de complicité intense ! Au quotidien, s'éloignent vers la ligne d'horizon, les disputes, les malentendus, les éclats tristes pour laisser place, au détour d'un livre, d'un repas, d'un fou rire, à une anecdote, à un instant, qui semblent croquer ce qu'était l'autre ! Et puis, il y a les jours noirs, les jours "anniversaires", le temps se fait ennemi ! Il laisse fourbement remonter à la surface la frustration, toutes ces années passées sans l'autre, tous ces instants qui n'ont pu être partagés, toutes ces personnes qui n'ont pu être présentées ! Le manque se fait physiologique, le manque dans le cœur, dans les veines ! Parfois à bout de souffle, comme un drogué quémandant sa dose, le corps, l'esprit réclament une présence... Parfois sonné, assommé, comme un boxer au bord du K.O, la tête, le crâne ne demandent qu'un peu de répit... Les nerfs vrillés, le cœur griffé, il ne reste qu'à attendre ! Attendre que la marée descende, qu'elle charrie dès le lendemain, les restes de cet effet de manque... Attendre que le temps à nouveau égrène les jolies images... Attendre que toutes pensées redeviennent le lac calme, plat et infini des jours meilleurs... Attendre le retour de la sérénité... Attendre...


A très vite pour des jours meilleurs !

7 commentaires:

  1. on dit qu'il n'y a pas de mots pour parler du chagrin mais tu viens de prouver le contraire.
    Tu es une personne merveilleuse, je suis sûre que cet être cher a su veiller sur toi d'où il est.
    Je t'embrasse fort et te souhaite que les jours meilleurs reviennent vite.

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  2. En prière et en communion. Ne les oublions pas, tu as plus que raison.
    Paix en Christ ma très chère amie.
    Plein, mais plein de bisous de nous 4

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  3. Comme quoi, il n'y a de vraie, bonne, profonde littérature que mélancolique. Mais c'est sa raison d'être: exprimer pour sublimer, styliser et forger pour épancher, affronter l'angoisse des lendemains de nuit pour rendre possible les aubes nouvelles.
    Je peux d'ores et dèjà te promettre que je lirai le livre jusqu'à la dernière ligne.
    Je t'embrasse, et je pense bien fort à toi,
    Rod

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  4. C'est très beau ce que tu as écrit, d'autant plus beau qu'il n'est pas aisé d'écrire sur la souffrance que l'on ressent, que l'on vit. Moi aussi je t'embrasse bien fort et moi aussi je te souhaite vite des jours meilleurs.

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  5. Tellement vrai...mais la vie de la personne qui te manque a fait de belles ramifications...
    Plein de bises et courage !

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  6. Je t'embrasse fort fort fort...

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  7. Merci à tous, vos petits mots m'ont fortement touchée ! Je vous embrasse tous très fort !

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