jeudi 27 décembre 2012

Mon parapluie et moi

Mon parapluie et moi, c'est une histoire toute jeune, une histoire qui commence. Comprenez, nous nous sommes rencontrés il y a à peine 2 jours au pied de mon sapin.

Pour moi, ce fut une évidence, je l'ai vu et  j'en suis tombée amoureuse. Pour lui, ce fut un peu différent, je le sens dans la distance qu'il impose entre nous. Jusqu'à présent il ne s'est pas laissé employer, paraitrait-il que monsieur refuse d'être utiliser au soleil, que monsieur n'est pas un parapluie facile et que monsieur ne s'expose que les jours de pluie ! Que faire ? Mon parapluie a du caractère et je l'aime comme ça.
Mon parapluie est transparent et pourtant tellement stylé. Quand je le vois, je trouve qu'il me ressemble un peu (en plus plastique et plus métallique tout de même). Et si ce n'est pas le cas, alors il me va bien au teint. Mon parapluie est long, spatieux et quand je l'ouvre, je me dis qu'Audrey Hepburn aurait pu le porter dans My Fair Lady. Or, moi, j'adore Audrey Hepburn, j'adore My Fair Lady alors j'adore mon parapluie.
C'est bien simple, ce parapluie, je l'aime tant que je n'attends qu'une chose : la pluie. Je me suis surprise, hier soir, à envier les passants qui passaient (c'est leur boulot que voulez-vous) sous mes fenêtres et surtout sous une belle pluie à grosses gouttes. Dieu que mon parapluie aurait été joli, décoré de gros pois d'eau. Je l'entendais presque dans l'entrée, murmurant "prenons la poudre d'escampette, allons tâter de la mouillette !".
Mon parapluie, je le sais, va devenir un ami, immense j'y caserais facilement une maman et 2 bouts de chou luttant contre les éléments les soirs d'école et de garderie.
Sans doute se fera-t-il ennemi, parfois, dans le métro bondé ou avec 2 loustics et un sac cabas, mais ne pardonne-t-on pas tout aux êtres si poétiques ?
Mon parapluie, c'est un cadeau de mon T'chéri qui me rappelle à quel point il me connaît bien. Derrière ce parapluie, c'est lui qui se cache, le monsieur qui vise toujours juste. Merci mon T'chéri, dis-moi, n'aurais-tu pas un lien de parenté avec le père noël pour en avoir un peu de sa magie ? 

Et vous, au pied du sapin, un cadeau coup de coeur ?
Bonne semaine post-noël à tous et à très vite !!!

dimanche 23 décembre 2012

Brèves #23

Et voilà, me revoilà !

Il y a quelques temps Wan a vu les photos du noël précédent. Il y avait beaucoup, beaucoup de cadeaux au pied du sapin : - Maman, cette année, il y aura beaucoup moins de cadeaux sous le sapin - Ah bon ? pourquoi ? (Est-ce qu'il a compris que je trouvais que l'année dernière trop de trop avait tué le trop et que j'en avais touché un mot au père noël ?) - Parce que cette année, on a été beaucoup moins sages que l'année dernière avec Deuz... Voilà, voilà, mon fils de 4 ans est lucide. Cette semaine, mon sèche-linge m'a encore lâchée, ça faisait longtemps et c'est toujours au bon moment. Juste quand je voulais retenter la propreté avec Deuz par exemple. Dieu que ça m'énerve ! Cette semaine, j'ai attendu que quelque chose n'arrive pas, quelque chose est arrivée et ça me rend profondément mélancolique...Cette semaine, Wan et Deuz ont plus ri ensemble qu'ils ne se sont chamaillés. Ca m'a fait un bien fou parce que cela faisait longtemps que cela n'était pas arrivé.Vendredi, Deuz est encore revenu avec une griffure de la garderie. La structure étant fermée pour les vacances de noël, on va laisser passer, mais si à la rentrée, je retrouve encore mon fils griffé, c'est moi qui sortirais les griffes !  Ce matin, Wan m'a fait une grimace et m'a dit "c'est ma tête, Maman. Je suis têt-u !!! Je suis têtu, têtu, têtu et c'est comme ça !". Merci mon fils, c'est bizarre, je n'avais pas encore remarqué ?! Aujourd'hui, nous sommes à un jour et demi de noël, et je vous souhaite de joyeuses fêtes... 

Joyeux noël à tous et à très vite !

samedi 22 décembre 2012

Jeux de mains, jeux de vilains

Une bataille de polochons oui, mais attention ! 

Clique donc sur l'image pour savoir de quoi que je parle !

Parce que de nos jours, un polochon trop agressif et paf, vous voilà avec les pompiers sur le dos. Alors bon, peut-être que ça donnera des idées à certaines pour faire rappliquer des camions entiers de pompiers chez elles, mais mesdames attention à l'excès de polochons ou de pompiers ! 
En tout cas, moi en m'imaginant les minots se faire saper leurs batailles de polochons par une escouade de pompiers, les imaginer évacuer en pyjama tard le soir, ça m'a occasionné une sacrée barre de rire. Et comme j'suis très altruiste, j'ai décidé de partager avec vous. 

Bonne nuit à tous et à très vite !

mercredi 19 décembre 2012

Greffe de vie

Il y a quelques semaines, ce fut mon anniversaire. Comment ça je ne les fais pas ? Bande de petits flatteurs, vous ne connaissez même pas mon âge ! Bref, ce n'est pas le sujet. En allant chercher mon courrier, j'ai eu le plaisir de découvrir plusieurs missives qui m'ont toutes touchée. Et puis, il y en avait une qui était là et qui ne me souhaitait rien. Pourtant, j'ai trouvé que recevoir pour mon anniversaire ma carte de donneuse d'organes, c'était bien joli et que cela me rappelait que moi, moi, moi, d'accord mais le reste de l'humanité, c'était bien aussi (ou presque mouarf !). 


Dans ce genre de cas, on se fend toujours d'une petite histoire expliquant comme on est touché par telle association ou telle fondation parce que soi-même ou un membre de son entourage a vécu ce besoin : besoin d'un rein, besoin d'un cœur, besoin de cornée... Et bien, non, je n'en ai pas eu besoin, je ne connais personne qui n'en ai jamais eu besoin et pourtant, cela fait bien longtemps que je me sens touchée. Peut-être que j'ai bouffé trop d'épisodes d'Urgences étant petite, peut-être me dis-je que si je meurs pas trop vieille et pas trop en mauvaise santé, je voudrais au moins que cela serve à quelque chose. Les raisons sont sûrement nombreuses, le résultat est là, je suis pour le don d'organes et pour l'affirmer clairement, j'ai demandé mon "passeport de vie" auprès de la fondation Greffe de Vie. Le T'chéri et vous tous qui me lisez du coup, vous êtes témoin de ce désir et c'est bien là le nerf de la guerre. Il est en effet important en ce qui concerne le don d'organes d'affirmer son refus (il y a une liste pour cela) ou de faire savoir à son entourage ou de manière claire, sa volonté de donner ses organes (à sa mort, je vous rassure, voyons). Pour s'affirmer, un petit geste tout simple, commander son passeport de vie auprès de la Fondation Greffe de Vie. C'est gratuit et la petite carte arrive 3-4 semaines après la demande. 
Bref, si vous aussi vous vous sentez touchés par cette cause, c'est par ici

Bon mercredi à tous et à très vite !

dimanche 16 décembre 2012

Il est revenu le temps des Brèves... #22

Cette semaine, j'ai vraiment décidé que ce blog avait encore des choses à dire. La bonne résolution d'avant 2013, c'est de laisser ce blog s'exprimer plus souvent. Vous me direz que je ne me mouille pas trop sachant que dans 7 jours, nous serons tous terrassés, fin du monde oblige. Eh bien raison de plus pour vivre ses envies jusqu'au bout. Cette semaine, Wan m'a dit "Maman, tu es très jolie en culotte" et franchement, j'ai explosé de rire. Cette semaine, Deuz m'a dit "Maman, ve t'aider", m'a en effet aidé à enfiler mes bottes en caoutchouc et franchement, j'ai été attendrie. Cette semaine, Deuz s'est encore fait griffer profondément (ce qui n'était pas arrivé depuis cet été), par un autre gamin de la halte-garderie et je me suis dit que de nos jours, il faudrait aussi que la société prenne en charge le coupage des ongles des tout-petits puisque certains parents ne trouvent pas nécessaire d'y avoir recours. Et cela m'a mis en colère... Cette semaine, j'ai couché 2 fois Wan sans lui lire d'histoires et je me suis dit qu'il était temps que les vacances arrivent pour lui comme pour moi. Cette semaine, ma meilleure amie a vécu une histoire de fou avec Darty et j'ose dire sur ce blog que leur service après-vente est vraiment lamentable ! Cette semaine, je me suis demandée pourquoi l'année dernière j'avais le temps d'écrire pour le blog, pourquoi l'année dernière je ne m'endormais pas le soir sur mon canapé à 22h et je me suis rendue compte que l'année dernière mes enfants faisaient encore la sieste. Ah l'année dernière, c'était le bon temps ! Cette semaine, j'ai quand même écrit 2 articles et du coup, j'ai eu l'impression d'être une héroïne des temps modernes. Cette semaine, j'ai été de bonne humeur tout du long, ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps et ça fait un bien fou. Cette semaine, je réécris des Brèves, ça n'était pas arrivé depuis avril, le temps passe trop vite. Ce dimanche nous sommes à 9 jours de noël, suis-je pressée d'y être pour partager en famille, voir les enfants avec des étoiles dans les yeux ou ai-je envie d'étendre encore un peu le temps car je n'ai pas vu cette année passer, encore une fois ? 

Et vous quoi de neuf?
Bonne semaine à tous et à  très vite !

vendredi 14 décembre 2012

La Bête humaine

Eh oui ! Cela fait presque un an que j'en ai parlé en disant que j'allais en parler rapidement. Il est donc bien temps de s'y mettre.
La Bête humaine, La Bête humaine, qu'est-ce donc ? La suite de La bombe humaine de Téléphone, une histoire de Loup-Garou, de vampire à la sauce fantastico-sciencefictionno-moderne ? Non, non, c'est encore mieux ! C'est un roman d'Emile Zola (mais nan, faites pas la tête, je vous jure ça vaut le coup), le 17eme de la saga des Rougon-Macquart. Oui, mais je sais bien, vu comme ça, c'est pas fou-fou. On lisait ça au collège, au lycée, après on devait se cogner une fiche de lecture pour Mme Bouquin-serré ou M. Intello-gaucho et c'était vraiment une purge. Alors pourquoi donc, maintenant qu'on s'en est sorti, on devrait retourner à la mine (c'est assez zolien comme image, je trouve).
Et bien, ça tombe bien que vous me le demandiez, je n'osais pas l'amorcer ! Je vais vous le dire en 3 points (comme d'habitude).

1) Justement parce qu'on n'est plus des ados. On l'oublie mais le pauvre Mimile n'écrivait pas à l'époque juste pour le plaisir d'en fait baver à des ados boutonneux, un peu bulot et arrogants. Il gagnerait tant à être lu plus tard. On trouvait ça barbant, ses descriptions ennuyeuses, ses histoires vieillottes, mais que pouvions-nous comprendre de la nature humaine du haut de nos 14-16 ans ? Évidemment avec un peu plus de bouteille on vit des sentiments plus nuancés, on découvre nombre d'émotions cachées sur le visage des autres, dans leurs gestuelles. On est prêt, enfin, à lire Zola et son cabinet d'êtres humains : "Dès une heure et demi, bien que la citation ne fût que pour deux heures, les Roubaud étaient là. [...] Tous les deux vêtus de noir, lui en redingote, elle en robe de soie, comme une dame, gardaient la gravité un peu lasse et chagrine d'un ménage qui a perdu un parent. Elle s'était assise sur une banquette, immobile, sans une parole, pendant que resté debout, les mains derrière le dos, il se promenait à pas lents devant elle. Mais, à chaque retour, leurs regards se rencontraient, et leur anxiété cachée passait alors, ainsi qu'une ombre, sur leurs faces muettes."

2) Parce qu'il s'y passe plein de choses et qu'il est toujours passionnant de se rendre compte que les aspirations, les réactions, les émotions des êtres des siècles précédents étaient au fond bien similaires aux nôtres. Parce qu'il y a de l'amour, de l'action, du drame et qu'avec La Bête humaine, on découvre que Zola peut être le roi de l'émotion forte et le maître du pathétique : "il avait arrêté Séverine, au moment où elle allait marcher sur un bras, coupé à l'épaule, encore vêtu d'une manche de drap bleu. Elle eut un recul d'horreur. Pourtant, elle ne reconnaissait pas la manche; c'était un bras inconnu, roulé là, d'un corps qu'on retrouverait autre part sans doute. Et elle en resta si tremblante, qu'elle en fut comme paralysée, pleurante debout, à regarder travailler les autres, incapable seulement d'enlever les éclats de vitre, où les mains se coupaient." Hein que Steven Spielberg et son début de Il faut sauver le soldat Ryan peuvent aller se rhabiller niveau trash ! Ou encore : "on avançait avec d'infinies précautions, chaque débris à enlever demandait des soins car on craignait d'achever les malheureux ensevelis, s'il se produisait des éboulements. Des blessés émergeaient du tas, engagés jusqu'à la poitrine, serrés là comme dans un étau, et hurlant. On travailla un quart d'heure à en délivrer un, qui ne se plaignait pas, d'une pâleur de linge, disant qu'il n'avait rien, qu'il ne souffrait de rien et, quand on l'eut sorti, il n'avait plus de jambes, il expira tout de suite, sans avoir su ni senti cette mutilation horrible, dans le saisissement de la peur. Toute une famille fut retirée d'une voiture de seconde, où le feu s'était mis : le père et la mère étaient blessés aux genoux, la grand-mère avait son bras cassé; mais eux non plus ne sentaient pas leur mal, sanglotant, appelant leur petite fille, disparue dans l'écrasement, une blondine de trois ans à peine, qu'on retrouva sous un lambeau de toiture, saine et sauve, la mine amusée et souriante. Une autre fillette, couverte de sang celle-ci, ses pauvres petites mains broyées, qu'on avait portées à l'écart, en attendant de découvrir ses parents, demeurait solitaire et inconnue, si étouffée, qu'elle ne disait pas un mot, la face seulement convulsée en un masque d'indicible terreur, dès qu'on l'approchait."

3) Parce que c'est un roman tout à fait dans l'air du temps. Il y est question de jalousie, de vénalité et... de tueur en série. Oui, ce cher Émile, précurseur des précurseurs  nous pond là un vrai livre sur la nature d'un tueur en série. Bien sûr, Freud n'était pas encore passé par là (ni Jung, ni Lacan et tous leurs potes) mais tout de même notre cher Mimile n'avait pas tout faux quand il entrait dans la tête du tueur (Émile Zola profiler, on aura tout lu sur ce blog, je vous jure). Cette plongée au cœur de la pulsion, dans l'intérieur de celui qui veut tuer, c'est bien à la sauce de nos obsessions actuelles et avec l'écriture de Zola en plus on ne va quand même pas bouder notre plaisir : "Malgré sa fatigue écrasante, une activité cérébrale prodigieuse le tenait vibrant, dévidant sans cesse le même écheveau d'idées. Chaque fois que, par un effort de volonté, il croyait glisser au sommeil, la même hantise recommençait, les mêmes images défilaient, éveillant les mêmes sensations. Et ce qui se déroulait ainsi, avec une régularité mécanique, pendant que ses yeux fixes et grands ouverts s'emplissaient d'ombre, c'était le meurtre, détail à détail. Toujours il renaissait, identique, envahissant, affolant. Le couteau entrait dans la gorge d'un choc sourd, le corps avait trois longues secousses, la vie s'en allait en un flot de sang tiède, un flot rouge qu'il croyait sentir lui couler sur les mains. Vingt fois, trente fois, le couteau entra, le corps s'agita. Cela devenait énorme, l'étouffait, débordait, faisait éclater la nuit. Oh ! donner un coup de couteau pareil, contenter ce lointain désir, savoir ce qu'on éprouve, goûter cette minute où l'on vit davantage que dans toute une existence !"

Je ne briserai pas le suspens parfait mis en place par Zola en vous révélant si notre aspirant tueur résistera ou cédera à ses pulsions. Je vous laisse également découvrir avec quelle beauté Émile peut nous conter la vie et la fin d'une locomotive plus humaine que certains êtres humains, les sentiments nobles d'une brave fille garde-barrière ou encore la monomanie implacable de son beau-père.

Bonne lecture à tous et à très vite !

jeudi 13 décembre 2012

Pouxit xf VS. Apaisyl poux

Lecteur-trice, tu arrives peut-être ici parce que l'envahisseur a passé les portes, que dis-je, les cheveux de ton chez toi. 
Le mini-pouce que tu as couvé, materné (paterné), mouché, langé, aimé, chéri, a eu l'outrecuidance de ramener chez toi des invités dont tu te serais bien passé ! 
Crrr, crrrr, excuse, Lecteur-trice, je fais une pause grattage, c'est psychosomatique. Je disais donc : l'infâme a ramené des Poux ! Bien sûr, tu aurais bien envie de le déshériter mais 1) il y a plus urgent à faire et 2) c'est interdit par la loi française (A croire que Napoléon avait des poux et voulait protéger ses arrières). Dans la difficile lutte anti-poux qui t'attend, plusieurs produits s'offrent (pour un bras et un oeil) à toi. 
Attention, je te précise tout de suite que ceci n'est pas un article sponsorisé (enfin, si les marques citées se sentent l'envie de faire un ban bourguignon rien que pour moi, elle ont le droit) . Nan, je dis ça parce qu'il y a un an tous mes blogs préférés de l'époque ont cédé aux sirènes de l'Apaisyl. A force de bouffer de l'article sponsorisé, j'avais fini par en acheter avec l'impression que la tête me grattait (psychosomatique, again !). Quand j'ai appris que le Wan avait des poux (parce qu'il y en avait un, le fêlon, qui avait migré de sa tête à la mienne et que la coiffeuse en le découvrant m'a rappelé comme le ridicule ne tue pas.), j'ai pensé à mon Apaisyl qui m'attendait gaillardement chez moi. Mais j'ai aussi pensé que l'Apaisyl s'emploie avec un peigne fin et que penser le passer dans mes cheveux s'assimilerait à attendre qu'une poule nous révèle le sens de la vie. En un mot comme en cent, j'ai le cheveu bien trop frisé pour ce genre de technique. 
J'ai donc filé à ma pharmacie préférée où l'on m'a vendu 2 bouteilles de Pouxit (rapport à mes cheveux qui étaient très longs, rapport au pou dans ma tête qui avait empêché la coiffeuse de me couper les cheveux. CQFD). Et après ? Et après ? Après Pouxit et Apaisyl se sont menés une terrible bataille pour gagner mes faveurs et c'est à moi qu'il est donné de vous narrer leurs exploits. 

1er round : Pouxit dans mes cheveux, Pouxit dans les cheveux du Wan.
Le produit se pose sur cheveux secs, c'est un peu gras mais ça ne sent pas fort et, surtout, pas mauvais (j'avais des souvenirs affreux de l'odeur des produits anti-poux d'antan). On laisse poser 15 minutes, on se shampouine ensuite la tête avec son shampoing habituel, on rince fortement et le pou, ses potes, sa femme et ses mômes sont normalement exterminés, terrassés, caput et tutti quanti ! 
Et en effet, en shampouinant la tête du Wan, je découvre les cadavres de mes ennemis jonchant le champ de bataille et ses annexes (je découvre aussi qu'à la guerre, j'aurais été sans pitié car je n'ai aucune compassion mais uniquement un grand dégoût pour les viles bestioles). 
Fola/Pouxit : 1 ; les poux : 0.

2eme round : Apaisyl et les cheveux du Wan (oui, tu notes que j'ai lâchement abandonné la prunelle de mes yeux au chapitre des bancs d'essai). 

Je décide d'effectuer des tirs préventifs sur le crâne du Wan et lance une grand opération, nom de code : Apaisyl
Je shampouine la tête du Wan à l'Apaisyl, temps de pose 15 minutes. La texture est un petit peu collante (mais alors très, très légèrement) mais dans l'ensemble cela ressemble à une lotion lambda. En terme d'odeur, elle est plus prononcée que celle de Pouxit mais ce n'est désagréable, il y a quelque chose du réglisse tout en arrière-fond... Au bout de 15 minutes, on rince abondamment par 2 fois et on passe le peigne fin (fourni dans la boite) pour se débarasser des morts et des blessés (on ne fait pas de prisonnier, je précise). Si Pouxit est un massacre en une fois, Apaisyl est une guerre en 3 batailles afin de terrasser le pou durablement (du moins, c'est ce que dit la notice). On applique en J-0, J-7 et J-14. 
J-O : le Wan n'a rien. Evidemment puisque Pouxit a précédemment gagné sa bataille. 
J-7 : on respire ! Toujours personne sous ce shampoing, à part le Wan, of course ! 
J-14 : Arghhhh ! Enfer et damnation, le pou est revenu ! Ce qui veut dire 2 choses : 1) un copain d'école de Wan lui en refile régulièrement. Pas gloups ! 
2) Le pou s'en contrefout royalement de mon programme préventif. Le fêlon (bis) ! 
Fola/Apaisyl : O ; les poux : 1. 

3eme round : le lendemain de ce J14 durant lequel Apaisyl à lutter contre le pou, Wan se gratte encore frénétiquement la tête. Inspection faite, l'ennemi est toujours implanté. Damned (ajouterais-je bien laconiquement) ! 
Wan est sensé partir pour son cours d'éveil musical dans 45 minutes et comme j'suis du genre responsable, je ne trouve pas fair-play de l'envoyer tout pouilleux au milieu d'autres têtes blondes. Pose en 4eme vitesse du Pouxit, 15 minutes plus tard le champ de bataille est parsemé de combattants qui vont rejoindre leurs anciens camarades au fond des égouts parisiens.
Nouvelle inspection les jours suivants, Pouxit a bien travaillé. Depuis, nous touchons du bois, les poux n'ont pas réapparu (c'était il y a un mois et demi). 
Le combat a donc été gagné par K.O par Pouxit. Evidemment le produit est plus fort et donc plus abrasif mais les résultats sont là.

En terme de prévention, nous nous sommes ralliés à la cause de l'huile essentielle de Lavande. Une goutte derrière chaque oreille du Wan le matin et quelques gouttes dans son bonnet (avec bien sûr interdiction d'échanger les bonnets avec les copains et si possible d'approcher trop sa tête d'autres têtes). Pour le Deuz, qui a heureusement toujours échappé à l'invasion, quelques gouttes d'huile essentielle sur la brosse à cheveux tous les 3-4 jours semblent suffire. 
Les mesures de base après invasion sont de rigueur : 
- laver les draps et les serviettes de toilettes
- aspirer canapé, fauteuil, coussin, etc., tout ce qui a été en contact avec la tête de l'enfant et où le satané pou pourrait se cacher en attendant des jours meilleurs. 
Mais aussi les mesures auxquelles on pense moins : 
- Aspirer la voiture (le pou aime voyager, ça ne se dit pas assez !). 
- Laver les housses de siège-auto
- Ne pas oublier les doudous

J'aurais pu ne rien raconter, car selon la croyance populaire qui reste incrustée dans l'inconscient collectif, les poux s'attaquent aux gens sales. Mais comme j'adore tordre le cou au pou, euh non, aux idées reçues, je dis sans honte que oui, les poux sont passés par chez nous , et ce malgré le shampoing quotidien du Wan, mais qu'il y a moyen de les faire déguerpir avec du courage, de la patience (beaucoup), un bon aspirateur, une bonne machine à laver et avec Pouxit qui est au pou ce que la bombe A est à notre planète ! 

Bonne douche et à très vite ! 

lundi 19 novembre 2012

L'arrivée sur terre d'un neumbeurre Wan

Salut Lecteur-trice, 

ça y est c'est le grand retour du récit d'accouchement, les mises en gardes restent les mêmes, je te renvoie , reviens plus tard si tu ne veux pas trop en savoir. Mais pourquoi donc qu'aujourd'hui, je parle du Wan ? Et bien, tout simplement parce que le jeune homme fête aujourd'hui ses 4 ans ! Alors hop, retour de la séquence nostalgie. 

Je te préviens cher lecteur-trice, si dans le précédent récit, il y avait du niveau littéraire, ici, il y a du niveau télévisuel. Si je devais résumer en 3 parties cet accouchement, je dirais qu'il y a eu d'abord la télé, ensuite, la lenteur et enfin heureusement le grand bonheur. 
Tout a commencé un mardi après-midi, le 18 novembre exactement. Mon accouchement étant prévu pour le 26 novembre, j'ai revu une dernière fois la sage-femme qui me suivait et c'est après qu'elle m'ait ausculté que j'ai eu une sensation bizarre, l'impression qu'en me tripatouillant elle avait rompu l'équilibre tranquille dans lequel se trouvait Wan et que du coup, il allait se décider à sortir.

Vers 22h30, affalée dans mon canapé avec le T'chéri, regardant Les Experts Miami, je sens comme de drôles de sensations. Je découvre ce qu'est une vraie contraction. Il me semble que c'est régulier mais n'étant pas experte en la question, je ne me mets point la rate au court-bouillon. A minuit, les douleurs sont plus intenses, j'ai lu tellement d'histoires de faux-travail que je m'enquille spasfon et bain. Vous ai-je déjà dit que je déteste les mauvaises surprises ? Non ? Et bien, je fais tout pour m'en prémunir et tout ceci m'amène à la conclusion, que non, non, ce n'est pas du faux-travail. Le T'chéri me regarde d'un drôle d'air, mi-excité, mi-angoissé. Ca sent le grand soir ! 
Il est 1h et nous nous disons qu'il faut attendre que les contractions passent à 5 mns d'intervalle pour envisager la maternité. Les Experts Miami nous ayant lâchement abandonné, nous enchainons avec NCIS et nous appliquons à fond les principes de l'haptonomie, que nous avions choisi comme préparation à l'accouchement. Dès qu'une contraction monte, le T'chéri et moi entourons le bébé de nos mains, cela fait un bien fou et nous sommes complètement zen ! 
Il est 3h30, nous avons une journée dans les pattes et le rythme ne s'intensifie pas, nous nous couchons et je me sens somnoler par tranches de 10 minutes. Je bascule, je m'éveille légèrement, je rebascule et je m'éveille à nouveau, et puis, je bascule, je bascule, je bascule et je sens une terrible douleur, quoi, qu'est-ce qui se passe, c'est à quel sujet ? Mais j'ai mal ! 
Il est 5h, je laisse le T'chéri ronfler, je retourne devant la télé. Il n'est jamais trop tôt pour se tenir informer, je me colle devant Bfm Tv. Avais-je inconsciemment senti qu'il fallait faire le plein d'info, car je ne serais plus au courant pendant 3 mois des dernières nouvelles du monde, la tête complètement dans le guidon ? Les contractions s'intensifient, toutes les 5-7 minutes. 
6h10 me paraît une heure sympathique pour réveiller le T'chéri, nous parlons à peine, nous savons que nous sommes en train de vivre quelque chose d'important, quelque chose qui nous changera irrémédiablement. Un café, un thé et nous voilà partis, avec juste un sac pour la salle de travail, parce qu'on ne doute pas que ce soit le bon moment, mais tout de même, on ne sait jamais qu'on se trompe, le pauvre T'chéri ne va pas se trimballer la valise sur les 3 étages sans ascenseur pour du beurre. 
Il est 6h40, la maternité est à 10 minutes, nous y allons donc à pied. Heureusement qu'il est tôt, les rues sont vides, il fait encore sombre, personne ne remarque notre couple qui s'arrête toutes les 3 minutes pour poser les mains autour de mon ventre. Nous sommes sereins et nous marchons lentement à la lumière des réverbères vers la maternité. 
Il est 7h, une sage-femme m'ausculte, je suis ouverte à 2, elle semble assez d'accord pour dire que c'est parti mon kiki et me pose le monito. Je souffre et la machine n'enregistre rien de particulier. Il est blagueur ce monito, Monsieur nous fait le coup de la panne ! Du coup, nous sommes installés dans une salle de travail. Là, le nouveau monito est beaucoup plus coopératif et accepte de prouver sur le papier que oui, oui, je douille ! En revanche, le niveau de stress lui est toujours proche du zéro. Les sages-femmes me montrent les grands ballons, j'ai dans l'idée de ne pas prendre la péridurale. A chaque contraction, nous sommes là, le T'chéri et moi, les mains autour du Wan encore caché au creux de moi. Mon col s'ouvre d'1 petit centimètre toutes les heures, à midi, je suis à 5, j'ai des contractions toutes les minutes, la douleur est difficile à soutenir et tellement rapprochée. Je n'y tiens plus, je flanche, je dis à T'chéri que je prends la péridurale (et lui se retrouve bien démuni puisque je n'ai donné aucune consigne à ce sujet ! Vous noterez comme 2 ans plus tard, j'avais appris de mes erreurs  héhé). 
Il est 13h15, je suis dilatée à 6 et je reçois la péridurale, on me dit qu'à ce rythme-là, je devrais accoucher entre 16h et 18h. Seulement voilà, l'ouverture du col se ralentit. On en dira ce qu'on voudra moi, je trouve que ça coïncide drôlement avec la péridurale, m'enfin je dis ça je dis rien.
Enfin à 19h, je suis ouverte à 10, seulement voilà le Wan est encore bien haut et ne descend pas (comment ça, ça vous rappelle quelque chose ? Nan, nan, je ne vois pas). J'attends, puis je pousse un peu pour l'aider, le T'chéri est au petit soin, très rassurant. Mais tout de même, nous avons beau avoir la zen attitude, nous sentons un peu d'angoisse affleurer. 
Il est 20h, on change de sage-femme, on nous dit que dans maximum 2h mister bébé devra être là, qu'il faudra absolument qu'il soit sorti. Et puis, plusieurs personnes viennent me tripatouiller parce que si le jeune homme a bien la tête en bas, a priori elle n'est pas tournée du bon côté. Du coup, quand tout ce "beau" monde est sorti, je ressors mes grands principes d'haptonomie, je papote avec Wan (à l'époque, j'étais sûre qu'il ne me couperait pas la parole) et j'impose mes mains sur mon ventre. 
A 21h, quand la sage-femme revient, elle a le plaisir et l'étonnement de découvrir que mon Wan a tourné sa tête du bon côté. Il est donc interdit en royaume de fola de dire du mal de l'haptonomie, vous l'aurez compris. Cependant, tout cela a ses limites puisque Wan est toujours très haut. Je dois pousser mais il descend si lentement. Je pousse, je pousse, je pousse, la sage-femme, l'infirmière, le T'chéri, ils m'encouragent tous mais la descente est décidément bien lente. On voit arriver la gynéco et son interne. Et là, bizarrement, j'ai l'impression de vivre sur 2 lignes temporelles, d'un côté tous ceux autour de moi s'activent férocement, une infirmière m'appuie sur le ventre pour aider Wan à descendre, la gynéco me pose des spatules et de l'autre, mon fils semble descendre au ralenti malgré mes fortes poussées. 5 personnes autour de moi me donnent des ordres, je suis complètement perdue, épuisée, je n'arrive plus à penser. Je me mets à pleurer et demande à bout de nerf "qui dois-je écouter ???". 4 personnes se taisent, l'interne me dit fermement "N'écoutez que moi". Ok, alors on y va ! Je sens la tête de Wan, puis ses épaules, c'est une sensation si particulière et tellement inestimable ! L'interne me demande de tendre les mains, je cherche, je sens Wan entre mes doigts qui glisse, on m'aide et je le pose sur mon ventre. Je le regarde, je répète sans cesse "qu'il est beau, qu'il est beau", je suis émerveillée. 
Il est 21h40, ça aura été long, ça aura été difficile, ça aura été effrayant aussi, mais ça aura aussi changé ma vie. Je sais à cet instant là que mon monde a trouvé un nouveau centre et que mon équilibre sera autre. 

Il est 22h, l'accouchement est terminé, j'entends la sage-femme et l'infirmière faire "oh !" comme si elle venait de recevoir une jolie surprise. Je vois ce qu'elle regarde, c'est mon placenta. Je me dis que le personnel hospitalier a décidément de drôle de lubie pour s'exclamer joyeusement autour d'un placenta. Elles se retournent, me sourient et me disent "vous savez, c'est très rare, votre placenta a la forme d'un coeur !". 

Sur cette anecdote trop choupinette, bonne semaine à tous et à très vite !

samedi 17 novembre 2012

Couleurs d'automne

Ô Automne, douce saison des feuilles mortes virevoltant dans le vent.
Fraiche saison où il est si bon de se réunir autour de marrons grillés.
Automne aux couleurs orangées, au vent qui s'infiltre avec gaieté.
Ô tonnent les orages lointains de l'hiver arrivant...

Lecteur-trice, cela fait presque 2 mois que c'est l'automne ; que l'on glisse sur les feuilles humides ; que l'on voit réapparaître les pakistanais et leurs caddies de chez Carrouf ou Al Campo, grillant des châtaignes improbables sur de vieux bidons ; que le froid nous glace lentement mais sûrement les os et que la pluie finit tranquillement le boulot.
Automne, je t'aime, je t'aime, mais jusqu'à un certain point, car qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il vente, l'enfant lui n'en a cure et réclame sa dose d'activités.
Alors tant pis, le Wan, le Deuz et moi, nous nous sommes munis de notre panier de cueillette (comprenez notre sac "Pink Lady" offert gentiment par mon ancien fruitier) et sommes partis en quête de feuilles mortes.
Objectif : leur apprendre le nom des arbres grâce aux diverses feuilles ramassés.
Comment cela tu ne me crois pas ? Oui, bon, ok, la nature, les végétaux, tout ça tout ça, j'suis une vraie bille. Bah oui, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a mes pauvres gens.
Objectif donc : ramasser des feuilles pour une activité collage.
Ce qui nous a permis d'abord de parler de l'automne et quel est le climat et pourquoi que les feuilles perdent leur vert pour devenir jaune-orange-rouge et quand est-ce que ça commence et surtout quand est-ce que ça finit ?
Et puis, nous nous sommes un peu penchés sur une peinture et évidemment Arcimboldo coulait de source (ou de vin, huhuhu, c'est de saison). Et rebelote, la composition de ce monsieur et pourquoi donc que ce monsieur est représenté comme ça et surtout, surtout, si on se prenait un petit coup pour Ar-Tchim-Bol-D'eau (comme l'énonce si bien Wan, parce que c'est bien connu ce monsieur s'appelle comme ça parce qu'il a bu trop d'eau ! Si, si, c'est attesté par Wan que je vous dis).
Si Deuz, bien sûr, a vite lâché prise est s'est surtout focalisé sur coller et décoller les feuilles d'automne, Wan lui a bien choisi les feuilles et les endroits où les coller. Le coloriage ne reste décidément pas son fort (un peu comme sa mère et ses connaissances sur la nature) mais il a choisi avec application les couleurs de son oeuvre.
Les 2 chefs d'oeuvre sont fièrement affichés dans leur chambre et régulièrement admirés en attendant d'aller admirer la vraie belle copie de l'oeuvre originale (quel dommage que l'original ne puisse plus être vu !) au Louvre.

Si tu te sens la terrible envie de faire pareil avec ta descendance, j'suis sympa, je te file le patron du coloriage. Si j'suis pas généreuse !


Bonne fin d'automne et à très vite !

samedi 20 octobre 2012

L'arrivée sur Terre d'un p'tit Deuz

Bonjour-bonjour !

Y a-t-il encore quelqu'un par ici ? Par ici, par ici, par ici... Tiens, y a de l'écho... Bien, alors écoutez, si dans le noir, là tout au fond, il y a encore une personne ou deux, vous êtes les bienvenues. Pour X raisons, positives et négatives, j'avais quitté ces rivages en mal d'inspiration. Seulement, voilà un petit moment que cela me taraude de revenir voir le monde vu d'ici et l'idée s'est imposée à moi toute la journée d'hier, quel meilleur jour pour un retour que celui du 2eme anniversaire de p'tit Deuz (il y aurait pu y avoir celui de neumbeurre Wan, vous me direz, mais ça nous reculerait quand même d'un mois) !
Pour les 2 ans de Deuz, j'ai décidé de vous embarquer avec moi dans une petite séquence nostalgie avec retour vers le jour de sa naissance. Je te préviens tout de suite, lecteur-trice si tu n'aimes pas le sang, si tu ne veux pas en savoir plus sur l'état de mon utérus le 20 octobre 2010, si les histoires un peu intimes de Maman ça te passe au-dessus de la tête ou si ça te fait peur, passe ton chemin (oui, oui, tu as le droit, tu ne prendras pas d'amende). T'inquiète, tu pourras revenir au prochain article, on ne bannit pas les âmes sensibles et pudiques en pays de Fola.

Alors voilà, je vous préviens ça va être digne de Shakespeare, il y aura du sang (oui, beaucoup, comme je l'ai déjà mentionné, héhé), de la passion, des émotions, de la douleur. Il nous manquerait plus que du sexe pour que ce soit complet, mais pour ça faudrait revenir 9 mois plus tôt et faut pas pousser Fola dans les orties !
"Longtemps, je me suis couché[e] de bonne heure", mais ce 20 octobre, je me suis surtout levée de bonne heure (oui, je sais, je sais, je t'époustoufle, je passe de Shakespeare à Proust, on a rarement vu récit d'accouchement si érudit mais ne t'habitue pas trop, lecteur-trice, le niveau risque de baisser au fil du récit et même pas plus tard que tout de suite). Oui, parce que ce jour-là, je me réveille à 5h30 avec la drôle d'impression que ma culotte n'est pas identique à ce qu'elle était une heure plus tôt, c'est-à-dire à mon dernier réveil pipi (ah bah voilà, ça y est ! Vous me retrouvez, là c'est de la vraie poésie.). Je passe aux toilettes et me retrouve déjà de bon matin face à un dilemme : perte des eaux ou bouchon muqueux. Et oui, messieurs-dames, on ne se rend pas compte de ce que vivent certaines femmes pendant que nous roupillons sur nos deux oreilles !  Après l'avoir joué à Amstramgram (je plaisante bien sûr), j'opte pour le bouchon muqueux. Avec cette réponse, retour du dilemme. Perplexe, j'hésite, est-ce le moment d'aller à la maternité, sachant que je suis à J-2 de mon terme, mais que je ne ressens aucune contraction. Je me creuse activement les méninges quand je note un peu de sang. Je me dis que c'est normal vu que c'est le bouchon muqueux (j'suis sympa, si tu ne sais pas ce qu'est ce fameux bouchon, je te renvoie par , mais je te préviens, ne clique pas si tu es en train de manger, ça risque de te couper l'appétit), mais que j'ai toujours tendance à minimiser, qu'il faut donc aller à la maternité car si je me recouche, laisse dormir le T'chéri et qu'il apprend ensuite qu'il y avait du sang, je risque de me faire appeler Arthur (ce qui est une grave erreur puisque je m'appelle Fola), soit disant que je ne serais pas raisonnable ! C'est de notoriété publique, je pense toujours que ce n'est rien et T'chéri est là pour me remettre les pendules à l'heure ! Bref, je réveille le T'chéri, je me douche, j'appelle le parrain de Wan pour qu'il vienne prendre le relais auprès de son filleul.
6h15, entrée en scène du Parrain, je prends un thé, je sens quelques contractions anarchiques mais douloureuses et me dit que ça se confirme, p'tit Deuz, c'est pour bientôt.
Arrivée à la mater' vers 7 h, la sage-femme me fait le premier toucher du col d'une longue journée spéciale toucher du col. Verdict : ouvert à deux mi-long, on dirait presque le nom d'une coupe de cheveux dites donc (pour les non-initiés, pour que bébé sorte, le col doit être à 10 et effacé. Oui, nan mais je ne voudrais pas en perdre en cours de route pour une histoire de distance mal évaluée !). La sage-femme en tout cas est d'accord avec mon interprétation des faits, c'est parti pour une livraison de p'tit Deuz. Installation en salle de naissance, monitoring, contractions un peu douloureuses (mais vraiment un peu), toutes les 10 minutes, puis toutes les 8, et puis non finalement toutes les 10, pfff ! T'chéri roupille dans un grand fauteuil, je bouquine Biba en roulant sur un grand ballon (assise hein, zéro acrobatie ce jour-là), tout ça n'est pas violent et s'il n'y avait pas eu ce fichu bouchon muqueux, j'aurais fait tout ça chez moi en toute tranquillité.
11h45, la sage-femme qui a pris le relais, Nina qu'elle s'appelle, vient voir où ça en est. 3 et moins long, ça avance mais l'escargot d'en bas de l'immeuble semble quand même aller plus vite que mon col ! Nina nous installe donc dans ma chambre. Oui, mais voilà que le toucher semble avoir réveillé mes contractions qui d'un coup d'un seul sont beaucoup plus douloureuses et toutes les 5 à 8 minutes. Nina, très sereine, nous dit que si cela continue nous repasserons en salle de naissance que c'est certainement un réveil momentané du col et que cela va redevenir "plus cool" dans la demi-heure. Sauf que non, non pas du tout, ça ne redevient pas du tout "cool", les contractions tombent à 3 minutes et j'ai très mal (très,très,très).
13h15, retour à la salle de naissance, monsieur du Col est à 4-5.
14h15, oui, alors Nina, comme je ne veux pas la péridurale (c'est un autre sujet, dont je te parlerais un autre jour,  lecteur-trice, tout du moins si tu as envie), je souffre un peu (mais si peu, argh), je prendrais bien un bain, ça ne serait pas de refus. Enfin sans vouloir déranger, aïeuh ! "Ok, bien sûr" qu'elle dit Nina, mais il n'y a plus que la petite baignoire. Ah bon ? Nan mais c'est pas grave, je m'en contenterais, sachant qu'elle fait le double de la nôtre, votre petite baignoire ! C'est vrai qu'à côté du jacuzzi que j'entraperçois à côté, elle est petite, tout est toujours question de relativité dans la vie. Je suis ouverte à 6, je m'installe dans la baignoire, Dieu que ça fait du bien aux reins. Je barbote trois quart d'heure, quand bizarrement, j'ai terriblement envie de pousser et mal comme jamais. Il doit y avoir des ressorts au bout de mes jambes car je saute comme un zébulon (un zébulon-baleine mais un zébulon tout de même) hors de la baignoire, je ne supporte plus la position couchée.
15h15, retour donc dans la salle de naissance, je dis au T'chéri que je ne vais pas tenir sans la péri, mais voilà, il dit que si, que je vais y arriver, que je m'en sors comme un chef et que j'ai fait le plus dur. Et oui, quand je ne souffrais pas trop, j'avais anticipé et donné mes consignes "T'chéri, à un moment, je vais avoir trop mal, je vais te dire que je n'y arriverais pas sans la péri et toi, tu vas me dire de tenir, tu ne vas pas lâcher prise, parce que c'est vraiment ce que je veux l'accouchement sans péridurale", le T'chéri, fidèle à lui-même, c'est-à-dire celui en qui je peux mettre toute ma confiance dans l'univers infini et au-delà, ne m'a pas lâchée et m'a encouragée, c'est grâce à lui que je n'ai pas flanché. Bref, c'était la minute Bravo-leT'chéri-kiss-kiss-love-love, revenons à nos moutons !
16h, je rappelle Nina, plus de répit entre les contractions ou l'impression d'être au bord de l'évanouissement dès qu'il y a une pause de 10-15 secondes. Je n'ai qu'une chose à dire et je le dis suffisamment fort pour qu'on me comprenne : "A l'aideeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee !". Remarquez que c'est normal la douleur, la petite Nina (c'est un fait qu'elle n'est pas bien grande) m'annonce que je suis à 10 mais que le bébé est encore haut. Elle perce la poche des eaux qui n'a toujours pas cédé et me propose de pousser mais m'explique que je risque de m'épuiser plus qu'autre chose car Deuz est encore bien trop haut. Je vous passe le dialogue où j'ai peur qu'il mette des lustres à descendre comme Wan deux ans plus tôt et où elle me dit que le dit-Wan a tracé le chemin et que la descente devrait être rapide puisque Deuz est bien positionné. S'ensuit la recherche de la position la moins douloureuse possible. J'ai tellement mal que je ne sais même plus comment me tenir. Je repense à mon amie B. qui après avoir accouché sur le côté, s'était évitée certaines déconvenues post-accouchement, je tente et c'est horrible, j'ai encore plus mal (je ne pensais pourtant plus cela possible) et je préfère miser sur les déconvenues plutôt que de rester 10 secondes de plus ainsi.
P’tit Deuz est en mode descente mais cela me paraît toujours bien TROP long, je me remets debout, au passage j’arrache le monito (c’est dingue comme on peut redevenir animal quand on souffre) et j’annonce au T’chéri et à Nina que là, décidément, il ne me reste plus qu’une seule solution pour me soulager : les gros mots ! Cela a au moins le mérite de les faire rire, moi je suis très fière d’avoir tenue si longtemps sans sortir un nom d’oiseau !
Je me transforme en vrai charretier, la salle résonne de « P..ain de B…el de M..de » (c’est dommage une si jolie salle de naissance, toute mignonne, toute choupinette), élégance et classe en toute circonstance chez les Fola. Je suis debout, j’en bave (enfin au sens figuré, Dieu merci, je n’en suis pas arrivée là !) et je pense à une autre amie, Andromède que je vais l’appeler tiens (eh oui, je m’accroche aux conseils entendus) qui racontait que seule la position 4 pattes lui allait pour son 2eme accouchement. Alors là, je lui ai déjà dit il y a 2 ans, mais je le répète, chapeau bas, Andromède, c’est un fait la position 4 pattes c’est autre chose !
Je me mets à pousser, Nina me dit que le bébé descend super bien et c’est vrai que tout à coup, j’ai l’impression que ça va très vite, je sens Deuz qui descend et qui sort à vitesse grand V en quelques poussées. Je retombe tout du long sur le ventre, épuisée. Je l’entends pleurer dans mon dos (chacun son tour mon petit père).
Et puis...et puis... je me retourne et là, je découvre une petite merveille, un petit bonhomme qui a 2 yeux, 2 bras, 2 jambes, 10 doigts, 10 orteils et tout ça en version magnifique ! Les mots pour raconter l’émotion de la découverte de cet être porté pendant 9 mois paraissent toujours trop faibles.
Il est 17h14 et pour la 2eme fois de ma vie, je savoure cet instant magique de la rencontre avec son enfant. 

Pour la suite, une heure après, au moment de le passer au sein, j’ai commencé à beaucoup saigner, ils ont tenté des médocs par perf, mais rien n’y faisait, et puis apparemment à un moment, c’est devenu vraiment moche ! 3 litres de sang qui ne veulent plus rester dans mon corps, 6 personnes autour de moi, je pleure comme une madeleine, direction le bloc en urgence. Avec T'chéri quand on en a parlé ensuite, on s’est rendu compte qu’on avait pensé la même chose. Il avait Deuz dans les bras, il m'a regardée partir rapidement en se disant qu’il allait devoir élever ses 2 fils tout seul et moi, j’ai prié en me disant que je ne voulais pas qu’il élève nos 2 fils sans moi !  
Comme c’est un happy end, je rappelle que je n’écris pas d’outre-tombe (on a beau être proche d'Halloween, tout de même...), que tout s’est bien passé et que je suis là maintenant pour souhaiter un joyeux anniversaire à mon p’tit Deuz, mon petit rayon de soleil quotidien. La venue au monde de mon Deuz m'a rappelé sous toutes ces formes comme la vie nous est précieuse et comme c'est une chance quotidienne de pouvoir regarder grandir ses bouts de chou sereinement.

A très vite et rebienvenue sur mon blog ! 

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