Bou-ou-ouh, l'ignoble société de consommation dans laquelle nous évoluons ! Moi, vois-tu, lecteur-trice, depuis ma yourte, chauffée au feu de bois, dans le fond de ma douce forêt de Rambouillet, je ne comprends ce monde de publicité, ce monde qui se dit de "communication" alors qu'il n'est que manipulation. J'honnis la télévision et ses pages de réclames ! C'est bien simple, pour te parler je suis actuellement en train de pédaler furieusement sur mon vélo de yourte pour fournir l'électricité nécessaire à mon ordinateur. Comment ça tu ne me crois pas une seconde ? Bon, d'accord, je suis démasquée, je joue plutôt dans la catégorie télévore. Oui,, oui, d'accord, j'avoue, mais écartez cette lumière de ma vue, bon sang, j'ai vendu mon âme au diable de la consommation. J'adô-ô-ô-re la publicité. Quand certains zappent, quand certains y voient une pause pipi-room, moi j'y vois un petit condensé de notre monde, un reflet de ce que les publicitaires imaginent de nous. Il y a celles qui me donnent des envies (d'ailleurs, de gourmandises, de simplicité...), il y a celles qui me font rire, et puis il y a celles qui me laissent d'abord perplexe, ensuite songeuse, pour enfin largement m'horripiler ! A cet instant, je sens que le T'chéri, qui me lit, se dit "han ! nan ! C'est pas vrai ! Même ici, elle va nous bassiner avec ces pubs qui l'agacent !". Eh bien oui, le T'chéri, même ici tu n'y couperas pas ! Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas de raison que tu sois le seul à supporter mes élucubrations réclamesques (de rien, c'est cadeau) !
Commençons donc ! Au top de la pub qui m'irrite la fameuse pub kinder bueno. Moi qui suis une férue, une fidèle, une inconditionnelle du kinder bueno et ce malgré des années de publicités allemandes anachroniques et surannées, je me suis surprise à bouter le kinder bueno hors de mon caddie, il y a quelques semaines en réaction à cette publicité.
Ce qui m'horripile ? Non pas le mauvais jeu inversement proportionnel au niveau de jeu tennistique de Jo-Wilfried Tsonga, non pas l'impression que chez notre numéro un français c'est plus triste que dans un service de soins palliatifs tant la déco est épurée, non pas non plus la sensation de regarder un mini-épisode de Plus belle la vie, tant la situation est biscornue. Non, ce qui m'horripile, c'est le manque de savoir-vivre, le manque d'éducation de cette voisine qui débarque chez vous sans y être invitée pour vous piquer votre bouffe. Nan mais ça ne choque personne que sous prétexte qu'elle crèche à côté, elle refuse ce qu'on lui propose, elle fait la fine bouche, elle vient faire ses courses chez vous et en plus, elle se permet de juger votre mode de ravitaillement d'un "Ne me dites pas que c'est votre dernier kinder bueno". Et en face, d'elle qui sait la grande nouille qui lui offre son biscuit (tiens, cette pub n'est peut-être qu'une immense métaphore scabreuse maintenant que j'y pense), heureusement la voisine grande dame lui propose de partager son propre gâteau, généreuse la voisine ! Eh bien moi je dis non ! On ne partage pas ! Pas avec les mal-élevés, ça leur apprendra à aller faire leurs courses eux-mêmes. D'aucuns me diront "mais oui, mais c'est bien dans notre société d'individualisme de prôner le partage", nan mais d'accord, m'enfin si on peut tout de même garder la liberté de choisir ce qu'on veut partager, moi ça me va. Parce que c'est bien de cela qu'il s'agit, messieurs-dames, de liberté. Où est-ce qu'on va si sous-prétexte de kinder bueno chez soi, on voit débarquer tous les piquent-assiettes du quartier ? Eh bien, moi c'est net j'exclus le kinder bueno, j'évite ainsi les intrusions.
En deuxième lieu, il ne s'agit pas d'une seule pub mais d'une série de pub que je n'ai même pas encore tout à fait comprise. Pourtant avec mes années d'expériences télévisuelles, je pensais être publiphages 7eme dan, comme quoi, petit scarabée, toujours garder humilité face aux publicitaires tu dois. Il s'agit donc des publicités Orangina, avec en tête de liste la fameuse pub Orangina-hygiène intime.
Alors là, messieurs-dames, il va falloir m'expliquer comment un type un jour s'est dit "je vais donner envie aux djeuns et aux moins djeuns de boire de l'orangina en leur disant que c'est tellement bon que les pandas aiment se laver le minou avec !". Non, mais je sais bien ce que vous pensez et vous avez raison ! Orangina, c'est une formidable campagne anti-drogue ! Nan parce que moi, plus tard, je dirais à mes enfants "tu vois la drogue, ça craint, quand t'en prends trop tu bascules dans un univers où les girafes font leur lessive avec orangina et les ours s'en servent comme d'un déodorant. Ca fait vachement peur quand même !". Résultat, même punition que pour le kinder bueno, orangina bouté hors de mon caddie, parce que l'idée de filer à mes gamins et à ceux de mes amis un truc qui s'assimilerait à du Roger Cavailles-Saugella-Gyn hydralin toilettes intime pour animal, non merci !
Enfin, place à la publicité d'un produit qui ne peut être bouté hors de mon caddie puisqu'il ne me concerne pas mais que pour autant, je trouve profondément hors sujet, il s'agit de la dernière publicité pour Meetic.
On m'explique que c'est réalisé par Maïwenn et que Maïwenn c'est toujours très intelligent. Je me questionne donc sur la notion d'intelligence dans notre société. Parce que la nana qui rencontre quelqu'un qui lui plait, qui a un coup de coeur pour un voisin, un collègue de boulot, etc. et qui passe son chemin sous prétexte que "les belles rencontres, elle se font surtout ailleurs", je m'excuse, je la trouve sectaire, butée et illogique mais bizarrement intelligente n'est pas le premier (ni même le dernier) qualificatif qui me vient à l'esprit. Dans une société où il devient compliqué de se rencontrer, de faire durer son couple, on nous annonce qu'en plus il faut faire la fine bouche et renvoyer dans leurs brancards les moyens les plus simples de rencontre sous prétexte que ce n'est pas assez exotique. Entendons-nous, je ne dis pas qu'on ne peut trouver l'amour, le grand, sur Meetic, j'ai d'ailleurs quelques exemples de pure réussite de ce moyen de rencontres. Je dis simplement qu'il faut arrêter de nous prendre pour des pantins sans cervelle ! Les plus belles rencontres ce sont celles qui nous grandissent, qui nous embellissent, qui nous épanouissent, voire les 3 en même temps. Qu'importe l'endroit, ailleurs ou à côté, tant qu'elle ont lieu !
Je ferme là cette longue digression télévisuelle, en vous renvoyant à 99 francs, qui donnent certainement quelques clés aux délires surréalistes de nos "chers" publicitaires.
Bonne découverte télévisuelle à tous et à très vite !