jeudi 2 février 2012

Le mythe de Sisyphe

 Ah te voilà, toi ! Ca tombe bien, je voulais te parler du mythe de Sisyphe. Comment ça, je vais encore te parler bouquin ? Comment ça, on te la fait pas, je vais parler de Camus ? Euh bah nan, en fait, ou si peu. Nan, je voulais plutôt parler du mythe de Sisyphe dans sa contemporanéité.  Sisyphe, qui c'est ? Ah, bah c'est tout simple, Sisyphe, c'est un gars dans la mythologie grecque qui la ramenait beaucoup. Faut dire qu'il était malin comme un singe, le gars, du coup, un jour il se dit :  "j'suis tellement un malin que je vais la faire à l'envers aux dieux. Genre par exemple, je vais pas mourir, ou plus exactement, je vais me barrer des Enfers avec l'approbation d'Hadès et pas y remettre les pieds, tout ça tout ça". Bon, comme tu t'en doutes, les dieux qui à l'époque étaient plutôt du genre fierots et susceptibles, le gugus qui se la joue au-dessus des lois divines ça leur a moyen plu. Résultat, ils te l'ont renvoyé fissa aux Enfers, et même direct dans le Tartare (non, il n'est absolument pas question de baigner dans de la viande hâchée ! Mais plutôt de l'endroit des Enfers où tu te tapes de la torture pour le reste de l'éternité. Quoique pour un végétarien mon histoire de viande hâchée... M'enfin, je m'éloigne du sujet-là.). Là-bas, ils lui ont collé une de ces tortures terribles, surtout pour un gars rusé comme lui : pousser un rocher jusqu'en haut d'une colline pour le passer de l'autre côté, sauf que pas de bol, dès que Sisyphe arrive proche du sommet, il est rejeté en arrière par le poids du rocher, le rocher redescend et Sisyphe est bon pour tout se retaper. A l'heure où je te parle il y est encore, le pauvre vieux. Oui, oui, merci de ce subtile commentaire, je sais bien que c'est le principe de l'éternité.

Je compatis si vous saviez !  Je suis d'ailleurs bien placée pour compatir parce que finalement Sisyphe, c'est un peu moi au quotidien. Oui, oui, c'est moi, c'est tout moi, c'est rien que moi (et vous aussi un peu peut-être, qui sait). Le gars malin, c'est moi, enfin la nana maligne, on ne va pas chipoter ! Le coup de tromper la mort, pourquoi pas. Mais surtout, la tâche quotidienne que je pense avoir finie et qui, patatra, est toute à recommencer, alors là je connais mon sujet.
Prenez mon salon par exemple, régulièrement une sorte de double tornade y passe, sur son passage, les jouets volent et retombent en désordre sur le sol, le canapé, la table basse ou le fauteuil. Lorsque la double tornade prend ses quartiers dans sa chambre, à l'école, à la garderie, chez la tata K, etc. je me mets au travail, les playmo avec les playmo, les légos avec les légos, les petites voitures en rang serré dans le garage. Consciencieusement chaque objet retrouve sa place et au moment où je mets la dernière touche, au moment où mon salon pourrait (presque) ressembler (comme dans mes rêves les plus fous) à une photo du dernier catalogue ikéa-maisondumonde-alinéa, la double-tornade réapparaît, les playmos copulent avec les légos, les petites voitures retrouvent leur nature sauvage et sortent dans un vrombissement du garage, les livres volent, les puzzles se désolidarisent (ça n'étonne personne vous me direz, y a plus de solidarité en ce bas monde...), la double tornade anéantit tout avant de repartir dans un grand éclat (de rires ou de voix, tout dépend de l'humeur). J'ai beau me creuser la cervelle, je n'ai toujours pas trouvé la solution à ce désordre climatique planant perpétuellement au-dessus de notre salle de vie. Et si seulement, ce désordre météorologique ne se contentait que d'une attaque en règle de mon salon. Le souci, c'est que depuis des mois, des averses inondes également ma salle de bain. C'est là que j'empoigne ma serpillère et que j'utilise l'huile de genou. Lorsque le sol semble presque sec, splash... Un gros grain me tombe dessus, et là non seulement le sol est trempé mais moi avec lui.Tous les soirs, aux alentours de 18h, l'orage fait rage dans ma salle de bain, c'est certainement pour cela qu'on parle de salle d'eau, et me tombe dessus alors que je pensais enfin sortir la tête de l'eau.
Non, vraiment, moi je crois que Sisyphe, en fait c'est juste une grosse métaphore pour parler du lot quotidien des mères, rien à voir avec l'absurdité de la condition humaine blabla annoncée par Camus, non il s'agit bien de l'absurdité partielle de la condition de mère ! Voilà, voilà, je viens de vous décrypter l'un des grands mythes de notre civilisation, ne me remerciez pas, c'est cadeau.

Bonne semaine à tous et à très vite !

2 commentaires:

  1. Tu n'as plus qu'à chanter 'Aux Champs-Elysées(...)il y a tout c'que vous voulez aux Champs-Elysées'!! C'est mieux que le Tartare...et à ce sujet pense à te faire un 'Caprice à deux, Caprice des Dieux' avec ton t'chéri et çà te changera les idées...! Bon j'arrête avec ma mythologie de supermarché et pour le Wan-qui-ne-range pas, j'avais mis en place avec Fifils Chéri une solution qui avait bien marché : les boîtes avec une couleur de couvercle différente et chaque couleur correspond à un thème (Playmo, voitures...), petit jeu ensuite 'et ce Lego, Wan, tu le mets dans quelle boîte ?' et pfff, c'est gagné!!! En revanche, je déplore que cette solution ne marche plus avec les ados...Pour la salle de bain, à part prendre des actions chez Spontex, je ne vois pas! Allez courage!!

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    1. En même temps, un bon tartare frites, c'est à se damner ! Héhé ! Je note l'astuce, merci.

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