Zarafa

Mercredi fut le jour de la 2eme toile de Wan. Cette fois-ci, forte de ses expériences de longs métrages en dvd, j'ai opté pour Zarafa. Un dessin animé français, bien de chez nous, parce que haro sur l'envahisseur américain et ses disneys, ses dreamworks... Bon, en même temps, j'avoue que ça ne sera pas toujours le cas, un bon disney de temps en temps, c'est quand même pas pour me déplaire, mais aujourd'hui, haro, j'ai décidé !

Par ici, Coco, pour en savoir plus.

D'abord, je vais te raconter l'histoire, mais pas trop, parce que moi, vois-tu j'y suis allée sans en savoir grand chose et je ne m'en suis que mieux portée ! Zarafa, donc,  c'est une très belle histoire d'amitié entre une girafe et un petit garçon, avec en plus au programme, aventures, larmes, rires... Donc bon, sur le papier, c'est à peu près ça mais en vrai, c'est beaucoup plus que ça. Zarafa, c'est un voyage... Un voyage en Afrique, un voyage dans l'histoire, un voyage musical. Un chouette voyage où l'on rêve, où l'on se laisse envoûter par de superbes musiques (orientalisantes), par de superbes dessins (oui, des dessins, au placard la 3D, vive la 2D et ses tracés précis, ses couleurs choisies, sa poésie), par de superbes seconds rôles (pour l'adulte que je suis, ce sont bien les seconds rôles qui avaient le plus de charme, Malaterre le farfelu, interprété par François-Xavier Demaison ou le séduisant et mystérieux Hassan) ; un joli voyage pour enfant et adulte grâce à des lectures sur plusieurs niveaux (et non pas par des allusions caca-pipi-prout-sexe à la Shrek - enfin, ne te méprends pas j'aime bien Shrek, mais ça fait aussi du bien de voir des dessins animés qui ne misent pas tout sur la franche rigolade mais qui font un peu le pari de l'intelligence.  J'aime bien moi que mon cerveau fasse un peu de sport.). De ce point de vue les passages sur Charles X sont d'un réalisme caricatural parfait (oui, je me la joue oxymore et alors ? J'suis chez moi, j'te rappelle) et la dureté inhumaine de l'esclavagisme, en filigrane, ne nous apparaît que plus glaçante . Du côté de Wan, il est clair que pour un enfant de 3 ans, cette histoire est un peu complexe, quand T'chéri lui a demandé de quoi ça parlait, ça a été un peu touffu et même assez confus "La girafe, il l'a enfermée... et la vache, elle allait dans le ballon... et puis, il l'a attaqué... mais ça faisait pas peur, ça faisait juste un petit peu peur !", T'chéri m'a regardé un peu paumé, moi j'ai su remettre les épisodes dans le bon ordre. Cependant, Wan a été scotché tout du long, il a même pleuré à la fin ! Non, ce n'était pas l'émotion, il hoquetait "mais Maman, je veux pas que ce soit fini, moi ! Je veux encore le dessin animé" pourtant, 1h20, je trouve ça honorable pour ma part. Il a été enchanté et comme un petit patchwork de souvenirs c'est un certain nombre de séquence qui l'a marqué.

Le petit bonheur de ce film : les dessins, les silhouettes allongées, les expressions des personnages, une certaine atmosphère de douce rêverie, ça rappelle la poésie de Michel Ocelot (Kirikou, Les contes de la nuit...). C'est une jolie fable africaine, une satire qui prône l'humanisme, un dessin animé intelligent et sensible. Bref, c'est bien, c'est même très bien !

Le petit malheur : Du côté des loulous, si vous êtes équipés d'un petit modèle pétochard, certaines scènes avec un méchant chien peuvent être impressionnantes ! Enfin, moi je trouve, parce que Wan, ça ne lui a fait ni chaud ni froid (mais nan, j't'assure mon fils n'est pas un sociopathe !). Du côté des grands, parfois le scénar part un peu beaucoup dans le mélodrame à la Rémi sans famille. Préparez les mouchoirs, l’œil va s'humecter (c'est bien, faut faire marcher les glandes lacrymales). Et puis, parfois, ça peut être violent, l'image en elle-même ne l'est pas, c'est d'ailleurs sûrement la raison pour laquelle Wan n'a pas été trop impressionné, en revanche, moi, l'adulte, je me rendais compte de la dureté de certaines scènes, de certains personnages, de certaines situations, un film bien plus dur qu'il n'y paraît en réalité !

Bon film et à très vite !