vendredi 16 décembre 2011

La fatalité des fatalités

Lecteurs, trices, à une dizaine de jours de Noël, ne nous laissons pas emballer par la bonne humeur ambiante et parlons de choses graves. Oui, parfois, il me prend l'envie de parler de choses vraiment importantes, de vrais problèmes que nous rencontrons en tant que parents, de ces traumatismes qui font de vous un parent. Seulement voilà, face au traumatisme dont je vais vous parler, lecteurs, trices, nous ne sommes pas tous égaux. Non ! Il y a ceux qui le vivent et ceux qui ne le vivront jamais (et qui du coup s'évitent un traumatisme, les malins). Parlons donc aujourd'hui de la terrible fatalité qui s'abat sur les parents qui ont 2, voire 3, voire beaucoup (les grands fous) d'enfants du même sexe. 
 
Oui, oui, j'ai convié Sophie pour parler de ce vrai problème de société, moi-même vous me retrouverez dans le 2eme témoignage (cherchez bien dans le premier aussi, remarquez). Oui, je sais je suis méconnaissable mais je vous le dis entre nous camouflée sous la perruque noire et les énormes lunettes de soleil c'est moi. A présent place à Sophie ! 

- Nos invités d'aujourd'hui vont nous parler d'un vrai problème qu'ils rencontrent au quotiden, d'un problème sur lequel ils n'ont aucune prise et avec lequel ils doivent vivre... Nos invités ont tous un point commun, ils n'ont que des filles ou que des garçons ! Bonjour, MamanEnceinte, vous avez donc appris, il y a quelques semaines que votre deuxième enfant serait un garçon, racontez-nous comment ça s'est passé et votre réaction. 
- Bonjour Sophie, alors voilà, il y a deux semaines, lors de mon écho des 22 semaines, après que l'échographiste nous a annoncé que notre bébé allait bien, on lui a dit qu'on aimerait savoir le sexe. Nous avons déjà un petit loulou que nous adorons, nous voulions savoir s'il aurait un petit frère ou une petite sœur. Verdict : un deuxième petit gars. Nous sommes sortis du cabinet, comme bien des couples, sur notre petit nuage, un petit gars avec un fémur de petit géant, 2 mains, 2 pieds, un petit cœur qui battait bien, on croyait naïvement que tout était bien. On a annoncé la nouvelle à la famille et aux amis, on a bien senti que quelques uns nous cachaient une petite déception, une petite fille ça aurait été chouette, mais on savait qu'une fois le 2eme loustic là, il serait largement aimé et chéri. On planait toujours, Sophie, on était vraiment naïf ! Parce qu'il y a une semaine, au fil des rencontres et des discussions, j'ai compris qu'il y avait un problème. Ca a commencé tranquillement quand ma boulangère, qui d'habitude me demandait à combien de mois j'en étais ou si je n'avais pas trop de symptômes, m'a demandé "alors, fille ou garçon vous savez ?", moi toute heureuse, fière de moi, de nous, de ce petit être, j'ai dit :"un garçon" et là, ma boulangère s'est montrée vraiment compatissante :"ah bah, c'est pas grave, on choisit pas de toute façon". J'ai pris mon pain, j'ai dit au revoir machinalement et je suis rentrée chez moi, en me demandant pourquoi ma boulangère disait que ce n'était pas grave en ayant l'air de trouver ça vachement grave ! Ont suivi la pharmacienne qui m'a dit "c'est pas grave, finalement le tout c'est qu'il soit en bonne santé !" ah bah oui, tiens, j'avais presque oublié "finalement" c'est ce qui compte ; la caissière de mon supermarché qui m'a dit :"c'est pas grave, ça sera pour le prochain coup", suivi d'une petite mamie que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam et qui après m'avoir touché le ventre sans mon accord m'a asséné un "c'est pas grave, la fille ça sera le petit troisième" ! En vrac, mes réactions : "ben tiens, j'ai même pas encore fini çui-là que je vais déjà penser au suivant... et puis, pourquoi qu'elles me disent toutes que c'est pas grave d'un air atterré ? et puis mince, mon bébé va super bien mais pourquoi les gens sont compatissants envers moi ?". J'ai fini par comprendre, Sophie, la terrible nouvelle, mon bébé et moi sommes déjà en échec des diktats de la société. La réussite en terme de parentalité, c'est d'avoir un enfant de chaque sexe, du coup avec nos deux garçons, nous sommes un peu les loosers de la famille parfaite. Voyez-vous, Sophie, j'espère juste être à la hauteur pour lui, pour affronter cette difficulté d'être le deuxième garçon, ce terrible fardeau que je lui... que je lui... pardon Sophie, les hormones, les émotions, ça me submerge ! Ce terrible fardeau que je lui lègue.
- Merci MamanEnceinte de ce témoignage bouleversant. Je me tourne maintenant vers vous Mamande2gars (et non pas Maman de Degas, ouh ouh ouh !). Vous êtes maman de deux jeunes garçons, au quotiden comment ça se passe, quel est le regard des autres sur votre famille, comment vivez-vous cette différence ? 
- Bah oui Sophie, tout d'abord, je tiens à dire que je me suis complètement retrouvée dans le témoignage de MamanEnceinte. Ici aussi, ça a commencé comme ça. Ensuite notre P'tit Deuz est né, avec T'chéri, on l'a trouvé magnifique, on l'a aimé tout de suite. A la maternité, on a oublié ce qui nous attendait dehors et puis les premières semaines, ça allait plutôt bien. Dans la rue, dans les commerces ou dans le voisinage, on s'émerveillait juste sur ses petites mains, sa petite frimousse ou ses siestes magistrales. Et puis, est arrivé le moment où l'on a commencé à me demander "une petite fille ?". Et oui, les premiers mois, c'est toujours compliqué de reconnaître le sexe du loustic. Et c'est là que le drame a commencé, sans cesse, je répondais "non, un garçon... non, un 2eme petit gars", et sans cesse, j'entendais "c'est pas grave, ça sera pour le petit troisième". Ce que ces gens oublient, c'est que ce deuxième enfant est un vrai rayon de soleil, un vrai supplément d'âme, une vraie personne. Nan, Sophie, je vous jure, cette déception quotidienne face à mon P'tit Deuz, ça m'a vraiment fait du mal. Maintenant, c'est moins souvent parce que les gens voient que c'est un petit garçon, donc ils ne se sentent pas toujours obligés de me dire que "c'est pas grave", mais certains le pensent si fort que je peux les entendre. Sans compter, ceux qui usent carrément de cet argument pour nous inviter le T'chéri et moi à nous remettre au boulot : "alors, vous nous la faites quand la fille ?".  Franchement, Sophie, j'suis à bout, j'suis fatiguée, deux garçons dans notre monde, c'est vraiment dur, y aurait pu y avoir pire, mais ça aurait vraiment, vraiment été môôôô(sanglots)ôôôô(re-sanglots)ôôô-che ! 

Ah ! Lecteurs, trices, je sens deux remarques qui te brûlent les lèvres. Alors, oui, en fait, il n'y avait que des témoignages de mamans de 2 garçons, je m'en excuse, je n'ai pas pris le temps d'aller sonder mes copines mamans de deux filles, je me suis donc rabattue sur une maman que je connais plutôt bien (je vous laisse devinez qui) ! Et oui, aussi, j'en fais un peu, beaucoup, trop. Cependant, le prochain qui me dit "c'est pas grave" en parlant de mes deux garçons, je lui fais bouffer ses chaussettes, c'est compris !!!

Bonne fin de semaine à tous et à très vite !!!

5 commentaires:

  1. Après ta blague pourrie sur Degas, v'la-t'y pas que je me suis dit : "Allons vérifier : si ça se trouve, Degas n'avait qu'un frère." Eh bah non, il avait 2 frères et 2 soeurs.

    Mais M. et Mme de Gas (en fait, ils étaient de la haute) ont commencé par avoir... deux gars. T'imagine les parias : les enfants leur lançaient des cailloux dans la rue, les boulangers leur jetaient le pain à la figure, et les pharmaciens leur faisaient même pas le tiers-payant, les cuistres. Alors ils se sont bien vite dépêchés de faire des filles. Degas était à ça de finir peintre maudit, en fait.

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  2. AhAhAh ! J'adore ! C'est tout à fait ça ! Mais ils sont bêtes les gens ! C'est clair qu'attendre un 2° garçon, c'est une VERITABLE malédiction ! Damned, nous sommes foutus (bon je passe le fait que 2 mecs de 4 et 2 ans : je suis VRAIMENT foutue ! lol). C'en était ridicule, d'autant que moi, je VOULAIS un 2° garçon ! J'en voulais pas, d'la fille ! (bon, ok, ça aurait été une fille je l'aurais adorée aussi, hein, mais c'était pas mon choix de départ... même si on choisit pas... enfin bref !).
    Donc on aura plus qu'à tenter pour le 3°, mais un 3° mec : même pas peur d'abord ! mdr
    ++

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  3. @Anonyme : je connais même des gens très bien, en 2 L, qui ont dû attendre leur 4eme enfant pour pouvoir rentrer dans le club fermé des familles parfaites mais tout fout le camp, j'te jure !
    @Celine : hihi ! Révolution ! Nan mais c'est vrai les p'tits gars c'est quand même un sacré bonheur ! Moi à vrai dire, je m'en fichais un peu (même si j'ai toujours adoré les garçons), on se laisserait bien tenter par un 3eme et on se voit très bien avec un 3eme garçon, nom de nom !

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  4. non mais je vous jure!! eh bien moi aussi je confirme je suis la plus heureuse qui soit avec mes 2 petits hommes!!!
    y'a des familles de filles, des familles de garçons et comme tu dis des familles parfaites ;)
    mais est ce qu'elles sont aussi parfaites que ça hein?? je joue là mon jocker! et puis franchement est ce que le sexe de son petit determine le bonheur à suivre???

    nous on pourra au moins se vanter d'etre de vilaine belle-mere un jour prochain lointain!

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  5. @Laly : héhé ! Ah bah oui, tiens, j'y avais pas pensé ! Dans quelques années, on va pouvoir jouer les belles-mères indignes, oh j'adôôôôôôre ! Vivement gnark gnark !!!

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