mercredi 28 décembre 2011

Commentaire de texte

C'est un fait j'ai toujours été bonne en commentaire de texte. L'explication de texte, ce fut, c'est, ce sera mon talent. Dans ces conditions, je ne vois pas pourquoi je ne partagerais pas avec vous ce don qui m'a été légué à la naissance (au moins). Attention... Tadam... Aujourd'hui, sous vos yeux ébahis et sous vos applaudissements (merci Jacques de ta présence parmi nous), je vais vous commenter un texte profond et lourd de signification. Dès le premier commentaire, je vous envoie du lourd. Aujourd'hui, donc, je commente : Juliette fait un cauchemar. Oui nan mais nan, je sais, de prime abord ça a l'air d'un texte obscur, complexe, un brin métaphysique et vous avez envie de tourner les talons, mais voyez-vous, j'ai tellement de talent dans le commentaire que grâce à moi, vous allez le comprendre. Si c'est pas complètement din-gue ce que je vous mitonne !



Dans notre cas, je vais vous commenter Juliette fait un cauchemar version light, because, il s'agit d'un épisode de Juliette lu dans le magazine Abricot de Décembre.
Alors, alors, collons nous au texte, je ne vous fais pas languir davantage.
"Juliette se réveille en sursaut. Il fait noir. C'est la nuit. Elle a vu un dragon. Elle ne sait plus où elle est. Elle a peur, elle appelle : "Papa ! Maman !"
Oulalala, l'intrigue démarre fort. Notre héroïne se voit tout de suite confrontée à son terrible destin : le noir, le cauchemar. Une série de phrases courtes, mimant la respiration haletante de notre Juliette au sortir de son mauvais rêve. Cette répétition du pronom personnel "elle" qui place bien l'héroïne au centre de cette terrible tragédie. Et cette plongée dans sa tête, ciel "elle ne sait plus où elle est./Elle a peur, elle appelle" avec elle nous paniquons, au secours mais qui nous sortira de ce terrible enfer ?
Qui ? Et bien : "C'est son papa qui arrive." Tiens donc, son Papa, j'ai comme un doute, m'enfin pourquoi pas, il y a tout de même quelques rares spécimens masculins qui ne souffrent pas de surdité nocturne, la maman de Juliette a donc tiré le gros lot, car non seulement il entend mais en plus il se lève ! Cette histoire est décidément pleine de surprise (Wouhhh ! Je sens les papas de l'assistance tendus comme les élastiques de mon appareil dentaire quand j'ai su que je garderais le dit-appareil deux semaines de plus que prévus ! C'est vous dire !)
"Il lui demande : "Qu'est-ce qu'il y a ma Juliette ? Tu as fait un mauvais rêve ?" Quand je vous le dis qu'on a affaire à un vrai récit surprenant ! Moi, je m'attendais à ce qu'il dise (ce cher monsieur qui vient quand même de se faire tirer de son lit par les cris dans la nuit de sa fille) :"Hmpfffff ? Quoi ? Qu'est qui y a ? Sssssschut ! Arrête de crier, quoi !". Et bien, non, cet homme hors du commun a tous ses esprits, s'exprime calmement, il assure. Comment ça, j'suis juste jalouse ? Mais non, pas du tout, moi aussi la nuit j'assure... dans mes rêves ! Mais ne dévions pas de notre texte "Juliette dit en pleurant : "Il y avait un dragon..." Son papa la rassure : "Il n'y a pas de dragon ici." "Si, insiste Juliette, j'en ai vu un !". Alors là un dialogue bien senti qui montre comme les enfants lorsqu'ils ont une idée quelque part ne l'ont pas ailleurs. Un dialogue également qui nous tend vers la suite mais comment ce Papa va-t-il se dépêtrer de cette situation, quelle savante réponse va-t-il pouvoir donner ? Ah mes ami(e)s, quelle tension !
"T'inquiète pas. De toutes façons, moi, je suis chasseur de dragons, rien que mon odeur leur fait peur !" Alors là, vous aussi vous en restez comme deux ronds de flan ? Nous pensions pourtant être dans un récit plutôt fantastique voir merveilleux avec un papa qui se lève la nuit, qui garde son calme, qui sait réamorcer ses neurones en quelques secondes et boum nous voilà catapultés dans un vrai récit réaliste ! Oui, nous croyions avoir affaire à un papa fantasmé, mais non, c'est un vrai de vrai, un qui quand il se lève la nuit, sent le mâle nocturne, la preuve "[son] odeur leur fait peur [aux dragons]", c'est vous dire le niveau odorant que ce monsieur doit atteindre ! D'un coup, on plaint un peu la pauvre maman, m'enfin on peut quand même pas tout avoir ma bonne dame !
Malgré cet argument imparable "Juliette n'est toujours pas rassurée." Cf la partie "lorsque les enfants ont une idée quelque part, ils ne l'ont pas ailleurs".
"Alors Papa l'emmène faire une petite visite dans la maison. Aucun dragon nulle part !" Là pointe une certaine déception, j'ai un doute quant à la qualité de ce texte, l'auteur se doit de choisir : récit réaliste ou récit fantastique, mais tout en même temps, n'est-ce pas faire preuve d'opportunisme éditorial ? Parce qu'on ne me la fait pas à moi, que le parent qui se fait réveiller en pleine nuit par son môme hurlant, qui décide de lui faire faire le tour du propriétaire (toujours en pleine nuit, excusez-moi de me répéter mais ça n'est tout de même pas un point de détail), lève le doigt tout de suite que je vienne lui refiler mes miens de mômes certaines nuits. Oui, oui, je m'écarte du commentaire pur et dur mais faudrait pas non plus nous faire prendre des vessies pour des lanternes, hein ! "Ils arrivent dans la chambre de Papa où il n'y a qu'une gentille maman qui attend sa petite fille pour lui faire un gros câlin !" Donc, donc, le Papa se révèle impuissant et refile le bébé à sa femme, on pourrait croire à un retour du récit réaliste mais il n'en est rien, puisqu'en y regardant de plus près en plus d'avoir un père exemplaire, Juliette a une mère exemplaire et ça, ça ne paraît vraiment plus réaliste ! Vous me direz "qui se ressemble s'assemble" mais tout de même ! Donc, mesdames, prenons exemple un peu. Non, dans la nuit, quand notre enfant cauchemarde, nous ne devons pas répondre au père et à l'enfant "Pfff ! T'aurais pas pu gérer, je dors là ! Juliette retourne illico au pieu, y a pas de dragon, maman est crevée et si un dragon à la malheur de se pointer je te le mettrais minable rien que pour avoir la paix" Non, non, non, on est une "gentille maman" et on fait un "gros câlin", c'est pourtant pas compliqué, nom d'un chien ! 
Dites donc je sens que vous vous dispersez là,  tenez bon, nous arrivons à la pointe de ce fabuleux récit : "Puis Papa la reprend dans ses bras : "Allez, au lit ma Juliette, le chasseur voudrait dormir maintenant !" Ben voyons, après avoir mis 3/4 d'heure dans la gestion du cauchemar, tu m'étonnes (John ! Ouhhhhh qu'elle est mauvaise celle-ci), qu'il ait envie de regagner ses pénates le pater familias ! Quant à la Juliette, elle ne bronche a priori pas, tout est donc bien qui finit bien. Ouf !

Tout est bien qui finit bien chez eux. Parce que moi, depuis des jours et des soirs que je lis ce texte, une idée me hante : mais pourvu que ça ne donne pas des idées à Wan ! Manquerait plus qu'au prochain cauchemar, on soit obligé de se coltiner tout ce cinoche pour pouvoir le recoucher !

Bonne lecture familiale et à très vite !

2 commentaires:

  1. Je suis hilare! En effet, tellement surréaliste!
    Bisous,
    O.

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  2. Moi aussi je suis hilare intérieurement à chaque fois que je la lis c't'histoire ! Bisous

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