samedi 20 octobre 2012

L'arrivée sur Terre d'un p'tit Deuz

Bonjour-bonjour !

Y a-t-il encore quelqu'un par ici ? Par ici, par ici, par ici... Tiens, y a de l'écho... Bien, alors écoutez, si dans le noir, là tout au fond, il y a encore une personne ou deux, vous êtes les bienvenues. Pour X raisons, positives et négatives, j'avais quitté ces rivages en mal d'inspiration. Seulement, voilà un petit moment que cela me taraude de revenir voir le monde vu d'ici et l'idée s'est imposée à moi toute la journée d'hier, quel meilleur jour pour un retour que celui du 2eme anniversaire de p'tit Deuz (il y aurait pu y avoir celui de neumbeurre Wan, vous me direz, mais ça nous reculerait quand même d'un mois) !
Pour les 2 ans de Deuz, j'ai décidé de vous embarquer avec moi dans une petite séquence nostalgie avec retour vers le jour de sa naissance. Je te préviens tout de suite, lecteur-trice si tu n'aimes pas le sang, si tu ne veux pas en savoir plus sur l'état de mon utérus le 20 octobre 2010, si les histoires un peu intimes de Maman ça te passe au-dessus de la tête ou si ça te fait peur, passe ton chemin (oui, oui, tu as le droit, tu ne prendras pas d'amende). T'inquiète, tu pourras revenir au prochain article, on ne bannit pas les âmes sensibles et pudiques en pays de Fola.

Alors voilà, je vous préviens ça va être digne de Shakespeare, il y aura du sang (oui, beaucoup, comme je l'ai déjà mentionné, héhé), de la passion, des émotions, de la douleur. Il nous manquerait plus que du sexe pour que ce soit complet, mais pour ça faudrait revenir 9 mois plus tôt et faut pas pousser Fola dans les orties !
"Longtemps, je me suis couché[e] de bonne heure", mais ce 20 octobre, je me suis surtout levée de bonne heure (oui, je sais, je sais, je t'époustoufle, je passe de Shakespeare à Proust, on a rarement vu récit d'accouchement si érudit mais ne t'habitue pas trop, lecteur-trice, le niveau risque de baisser au fil du récit et même pas plus tard que tout de suite). Oui, parce que ce jour-là, je me réveille à 5h30 avec la drôle d'impression que ma culotte n'est pas identique à ce qu'elle était une heure plus tôt, c'est-à-dire à mon dernier réveil pipi (ah bah voilà, ça y est ! Vous me retrouvez, là c'est de la vraie poésie.). Je passe aux toilettes et me retrouve déjà de bon matin face à un dilemme : perte des eaux ou bouchon muqueux. Et oui, messieurs-dames, on ne se rend pas compte de ce que vivent certaines femmes pendant que nous roupillons sur nos deux oreilles !  Après l'avoir joué à Amstramgram (je plaisante bien sûr), j'opte pour le bouchon muqueux. Avec cette réponse, retour du dilemme. Perplexe, j'hésite, est-ce le moment d'aller à la maternité, sachant que je suis à J-2 de mon terme, mais que je ne ressens aucune contraction. Je me creuse activement les méninges quand je note un peu de sang. Je me dis que c'est normal vu que c'est le bouchon muqueux (j'suis sympa, si tu ne sais pas ce qu'est ce fameux bouchon, je te renvoie par , mais je te préviens, ne clique pas si tu es en train de manger, ça risque de te couper l'appétit), mais que j'ai toujours tendance à minimiser, qu'il faut donc aller à la maternité car si je me recouche, laisse dormir le T'chéri et qu'il apprend ensuite qu'il y avait du sang, je risque de me faire appeler Arthur (ce qui est une grave erreur puisque je m'appelle Fola), soit disant que je ne serais pas raisonnable ! C'est de notoriété publique, je pense toujours que ce n'est rien et T'chéri est là pour me remettre les pendules à l'heure ! Bref, je réveille le T'chéri, je me douche, j'appelle le parrain de Wan pour qu'il vienne prendre le relais auprès de son filleul.
6h15, entrée en scène du Parrain, je prends un thé, je sens quelques contractions anarchiques mais douloureuses et me dit que ça se confirme, p'tit Deuz, c'est pour bientôt.
Arrivée à la mater' vers 7 h, la sage-femme me fait le premier toucher du col d'une longue journée spéciale toucher du col. Verdict : ouvert à deux mi-long, on dirait presque le nom d'une coupe de cheveux dites donc (pour les non-initiés, pour que bébé sorte, le col doit être à 10 et effacé. Oui, nan mais je ne voudrais pas en perdre en cours de route pour une histoire de distance mal évaluée !). La sage-femme en tout cas est d'accord avec mon interprétation des faits, c'est parti pour une livraison de p'tit Deuz. Installation en salle de naissance, monitoring, contractions un peu douloureuses (mais vraiment un peu), toutes les 10 minutes, puis toutes les 8, et puis non finalement toutes les 10, pfff ! T'chéri roupille dans un grand fauteuil, je bouquine Biba en roulant sur un grand ballon (assise hein, zéro acrobatie ce jour-là), tout ça n'est pas violent et s'il n'y avait pas eu ce fichu bouchon muqueux, j'aurais fait tout ça chez moi en toute tranquillité.
11h45, la sage-femme qui a pris le relais, Nina qu'elle s'appelle, vient voir où ça en est. 3 et moins long, ça avance mais l'escargot d'en bas de l'immeuble semble quand même aller plus vite que mon col ! Nina nous installe donc dans ma chambre. Oui, mais voilà que le toucher semble avoir réveillé mes contractions qui d'un coup d'un seul sont beaucoup plus douloureuses et toutes les 5 à 8 minutes. Nina, très sereine, nous dit que si cela continue nous repasserons en salle de naissance que c'est certainement un réveil momentané du col et que cela va redevenir "plus cool" dans la demi-heure. Sauf que non, non pas du tout, ça ne redevient pas du tout "cool", les contractions tombent à 3 minutes et j'ai très mal (très,très,très).
13h15, retour à la salle de naissance, monsieur du Col est à 4-5.
14h15, oui, alors Nina, comme je ne veux pas la péridurale (c'est un autre sujet, dont je te parlerais un autre jour,  lecteur-trice, tout du moins si tu as envie), je souffre un peu (mais si peu, argh), je prendrais bien un bain, ça ne serait pas de refus. Enfin sans vouloir déranger, aïeuh ! "Ok, bien sûr" qu'elle dit Nina, mais il n'y a plus que la petite baignoire. Ah bon ? Nan mais c'est pas grave, je m'en contenterais, sachant qu'elle fait le double de la nôtre, votre petite baignoire ! C'est vrai qu'à côté du jacuzzi que j'entraperçois à côté, elle est petite, tout est toujours question de relativité dans la vie. Je suis ouverte à 6, je m'installe dans la baignoire, Dieu que ça fait du bien aux reins. Je barbote trois quart d'heure, quand bizarrement, j'ai terriblement envie de pousser et mal comme jamais. Il doit y avoir des ressorts au bout de mes jambes car je saute comme un zébulon (un zébulon-baleine mais un zébulon tout de même) hors de la baignoire, je ne supporte plus la position couchée.
15h15, retour donc dans la salle de naissance, je dis au T'chéri que je ne vais pas tenir sans la péri, mais voilà, il dit que si, que je vais y arriver, que je m'en sors comme un chef et que j'ai fait le plus dur. Et oui, quand je ne souffrais pas trop, j'avais anticipé et donné mes consignes "T'chéri, à un moment, je vais avoir trop mal, je vais te dire que je n'y arriverais pas sans la péri et toi, tu vas me dire de tenir, tu ne vas pas lâcher prise, parce que c'est vraiment ce que je veux l'accouchement sans péridurale", le T'chéri, fidèle à lui-même, c'est-à-dire celui en qui je peux mettre toute ma confiance dans l'univers infini et au-delà, ne m'a pas lâchée et m'a encouragée, c'est grâce à lui que je n'ai pas flanché. Bref, c'était la minute Bravo-leT'chéri-kiss-kiss-love-love, revenons à nos moutons !
16h, je rappelle Nina, plus de répit entre les contractions ou l'impression d'être au bord de l'évanouissement dès qu'il y a une pause de 10-15 secondes. Je n'ai qu'une chose à dire et je le dis suffisamment fort pour qu'on me comprenne : "A l'aideeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee !". Remarquez que c'est normal la douleur, la petite Nina (c'est un fait qu'elle n'est pas bien grande) m'annonce que je suis à 10 mais que le bébé est encore haut. Elle perce la poche des eaux qui n'a toujours pas cédé et me propose de pousser mais m'explique que je risque de m'épuiser plus qu'autre chose car Deuz est encore bien trop haut. Je vous passe le dialogue où j'ai peur qu'il mette des lustres à descendre comme Wan deux ans plus tôt et où elle me dit que le dit-Wan a tracé le chemin et que la descente devrait être rapide puisque Deuz est bien positionné. S'ensuit la recherche de la position la moins douloureuse possible. J'ai tellement mal que je ne sais même plus comment me tenir. Je repense à mon amie B. qui après avoir accouché sur le côté, s'était évitée certaines déconvenues post-accouchement, je tente et c'est horrible, j'ai encore plus mal (je ne pensais pourtant plus cela possible) et je préfère miser sur les déconvenues plutôt que de rester 10 secondes de plus ainsi.
P’tit Deuz est en mode descente mais cela me paraît toujours bien TROP long, je me remets debout, au passage j’arrache le monito (c’est dingue comme on peut redevenir animal quand on souffre) et j’annonce au T’chéri et à Nina que là, décidément, il ne me reste plus qu’une seule solution pour me soulager : les gros mots ! Cela a au moins le mérite de les faire rire, moi je suis très fière d’avoir tenue si longtemps sans sortir un nom d’oiseau !
Je me transforme en vrai charretier, la salle résonne de « P..ain de B…el de M..de » (c’est dommage une si jolie salle de naissance, toute mignonne, toute choupinette), élégance et classe en toute circonstance chez les Fola. Je suis debout, j’en bave (enfin au sens figuré, Dieu merci, je n’en suis pas arrivée là !) et je pense à une autre amie, Andromède que je vais l’appeler tiens (eh oui, je m’accroche aux conseils entendus) qui racontait que seule la position 4 pattes lui allait pour son 2eme accouchement. Alors là, je lui ai déjà dit il y a 2 ans, mais je le répète, chapeau bas, Andromède, c’est un fait la position 4 pattes c’est autre chose !
Je me mets à pousser, Nina me dit que le bébé descend super bien et c’est vrai que tout à coup, j’ai l’impression que ça va très vite, je sens Deuz qui descend et qui sort à vitesse grand V en quelques poussées. Je retombe tout du long sur le ventre, épuisée. Je l’entends pleurer dans mon dos (chacun son tour mon petit père).
Et puis...et puis... je me retourne et là, je découvre une petite merveille, un petit bonhomme qui a 2 yeux, 2 bras, 2 jambes, 10 doigts, 10 orteils et tout ça en version magnifique ! Les mots pour raconter l’émotion de la découverte de cet être porté pendant 9 mois paraissent toujours trop faibles.
Il est 17h14 et pour la 2eme fois de ma vie, je savoure cet instant magique de la rencontre avec son enfant. 

Pour la suite, une heure après, au moment de le passer au sein, j’ai commencé à beaucoup saigner, ils ont tenté des médocs par perf, mais rien n’y faisait, et puis apparemment à un moment, c’est devenu vraiment moche ! 3 litres de sang qui ne veulent plus rester dans mon corps, 6 personnes autour de moi, je pleure comme une madeleine, direction le bloc en urgence. Avec T'chéri quand on en a parlé ensuite, on s’est rendu compte qu’on avait pensé la même chose. Il avait Deuz dans les bras, il m'a regardée partir rapidement en se disant qu’il allait devoir élever ses 2 fils tout seul et moi, j’ai prié en me disant que je ne voulais pas qu’il élève nos 2 fils sans moi !  
Comme c’est un happy end, je rappelle que je n’écris pas d’outre-tombe (on a beau être proche d'Halloween, tout de même...), que tout s’est bien passé et que je suis là maintenant pour souhaiter un joyeux anniversaire à mon p’tit Deuz, mon petit rayon de soleil quotidien. La venue au monde de mon Deuz m'a rappelé sous toutes ces formes comme la vie nous est précieuse et comme c'est une chance quotidienne de pouvoir regarder grandir ses bouts de chou sereinement.

A très vite et rebienvenue sur mon blog ! 

12 commentaires:

  1. Je connaissais déjà "l'histoire" de Deuz, mais whaoouu c'est toujours aussi émouvant !!!
    Un très bon anniversaire, des très gros bisous à lui mais aussi à Wan à T'Chéri et à toi ma Fola

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  2. Béa je confirme c'est toujours aussi émouvant, j'en pleure même. belle journée il y a deux ans et bien content aujourd'hui d'élever nos enfants ensemble.
    TCHERI

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    1. On pleure plus après que pendant heureusement ! Moi z'aussi chuis bien contente d'être là pour les élever avec toi.

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  3. Non mais on a idee de faire chouiner une femme qui sort de l'hopital!
    C'est tres beau fola ton recit, tout plein de bonheur pour ces belles annees a venir.

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    1. Ah bah j'étais sûre de toucher ma cible avec toi, je n'en attendais pas moins de Laly dis donc ! Merci beaucoup pour les voeux. Bisous-bisous

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  4. Le temps passe trop vite!
    C'est émouvant.
    Plein de bisous jolie maman
    Ophé

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    1. Tout est relatif, il y a eu quelques heures qui m'ont paru très longues ce jour là, mouarf ! Mais c'est vrai que cela me fait bizarre de me dire qu'il a fêté ses 2 ans !!! Plein de bisous à toi aussi. A très vite, j'espère !!!

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  5. Un beau récit d'accouchement. J'ai versé ma ptit larme (oui, chuis sensible !!)
    Bizzz

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    1. T'as bien raison d'être sensible, c'était de la bonne larme, héhé ! Bisous miss

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  6. Elle est trop forte Andromede j'aimerais bien l'avoir pour amie !!! Lol En tout cas c'est in très beau récit et petit deuz peut être fier de ses parents ! Joyeux anniversaire à ton loulou

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    1. Oui elle est très forte, je suis assez fière d'être son amie (mouarf) qu'elle en déduise donc qu'elle peut continuer à distiller ses fameux conseils ! Merci pour le loulou.

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